Pour notre association, cette année 2024 a été marquée par des pages qui se sont tournées et de nouvelles qui se sont écrites, des défis relevés et de nombreux autres à venir. Nous avons pu compter sur des équipes soudées tant au sein de l’association que du conseil d’administration. Leurs valeurs sont alignées sur celles de SOS Faim et ont permis de vivre cette année dans l’entraide et la bienveillance.

Le mot de la présidente et de la directrice
Chères et chers membres et ami.es de SOS Faim,
Chaque année, nous publions notre rapport d’activités grand public au moment de notre assemblée générale. Au sommaire : les actions marquantes de l’année, celles de nos partenaires, le détail de nos finances. Cette année, il paraît en numérique et une version synthétique est également disponible.
Céline Depiesse
Présidente
L’année 2024 a été marquée pour SOS Faim par de nombreuses transitions, autant humaines que structurelles, mais également par des moments porteurs d’espoir, d’ancrage et de renouveau. En tant que nouvelle directrice, j’ai rejoint une équipe engagée, solide et porteuse d’une vision claire : celle d’une agriculture plus juste, durable et respectueuse des droits humains fondamentaux.
Notre action s’est poursuivie aux côtés de 28 partenaires répartis dans six pays, malgré les défis sécuritaires, climatiques et politiques croissants, notamment au Sahel. Le travail réalisé autour du dispositif AGRI+ ou encore la mise en œuvre du FRCF-FA illustrent notre volonté constante de renforcer les capacités des agricultures familiales, notamment à travers l’accès aux services financiers adaptés.
Delphine Dethier
Directrice
Mot de la Présidente
Nous avons vécu le départ de notre directeur historique Thierry Défense dont on peut toutes et tous saluer l’engagement au long court. Au fil de ces années, sa présence et ses actions ont permis le déploiement de projets ambitieux et novateurs avec nos partenaires, le développement d’un esprit partenarial et d’entraide plutôt que d’aide unilatérale. L’association a pu bénéficier de ses capacités de réflexion et de prospective afin d’évoluer souvent avec un coup d’avance sur son temps. Grâce à cela, SOS Faim est un acteur incontournable du développement au Grand-Duché de Luxembourg et plus particulièrement de la transition agricole et alimentaire à travers ses partenariats installées au Burkina Faso, Niger, Bénin, Mali, Sénégal et en Ethiopie.
Après 15 ans de collaboration, Nedjma Bennegouch, responsable jusqu’alors du Service Appui Partenaires, a mis son engagement et ses compétences au service d’une autre association de développement. C’est avec bonheur qu’entre ancien.nes collègues les rencontres se poursuivent.
2024 a été aussi une année importante pour la capitalisation de notre programme AGRI + qui s’est terminé en 2023 au Mali, Niger et Burkina Faso où les dispositifs d’accompagnement, formation et de garanties financières étaient déployés notamment par nos antennes nationales au Mali et au Burkina Faso. Notre équipe a non seulement travaillé l’intégration des éléments essentiels et porteurs de changements d’AGRI+ dans notre demande d’accord-cadre SAP qui a été approuvé par le ministère des Affaires Etrangères pour la période 2024-2029 mais aussi obtenu un élargissement substantiel des moyens à disposition de l’association pour la poursuite de ses missions.
Nous avons eu le plaisir de voir l’équipe s’étoffer avec l’arrivée de Delphine Dethier en tant que directrice et le passage de Cécile Havard de l’équipe sensibilisation à l’équipe appui partenaire.
2024 a aussi été marquée par un passage de témoin au sein du CA. En effet, lors de notre assemblée générale de juin, Raymond Weber qui a assuré la présidence de notre association durant 6 ans a laissé sa place et mes collègues du conseil d’administration m’ont confié ce rôle jusqu’à la prochaine assemblée.
Raymond particulièrement impliqué auprès de l’équipe dans les moments difficiles (notamment la période du COVID et ses confinements successifs) et dans le cercle politique a permis à notre association de grandir et au conseil d’administration de rester soudé dans l’adversité.
C’est donc avec une équipe renforcée qu’a eu lieu avec la première édition luxembourgeoise du Festival AlimenTerre qui, avec 15 projections et près de 1800 spectateurs.rices, a connu un succès de foule et permis de sensibiliser un large public aux enjeux sociaux, économiques et environnementaux de notre alimentation.
Le mois de novembre a aussi été marqué par l’ouverture de Teranga qui a réuni plus de 125 personnes au sein de notre maison de la transition alimentaire et agricole à Schifflange et quelques jours après par le lancement du chantier stratégie lors de notre assemblée thématique de novembre à laquelle vous avez été invité.es à participer.
L’accomplissement de nos missions se fait dans des contextes de plus en plus difficiles : montée des fascismes en Europe, de recul des droits dans de nombreux endroits du monde, augmentation du nombre de personnes souffrant de malnutrition et de la faim, financiarisation et industrialisation exacerbées de l’agriculture et de l’alimentation, contexte sécuritaire dégradé au Sahel. Une réflexion stratégique est indispensable pour nous positionner collectivement et à moyen terme, entre membres, avec l’équipe salariée et avec nos ami.es sur l’avenir de notre association. Il est essentiel de rester agiles pour garantir l’accomplissement de nos missions.
Dans cette perspective de nombreux travaux ont débuté en 2025. En interne nous élaborons une organisation basée sur une nouvelle gouvernance partagée et au contrôle de nos procédures internes notamment financières. En externe, nous participons aux groupes de travail actifs pour la révision des conditions des accords-cadres de sensibilisation pour l’ensemble du secteur et au renforcement du cercle des ONG.
Pour reprendre l’image qui guide notre chantier stratégie, nous avons du grain à piler afin de préparer un repas pour toutes et tous. Pour cela, nous avons la chance de nous retrouver ensemble autour d’un projet collectif qui va au-delà de nous. Un projet porteur d’espoir et de justice, fécond et nourricier qui protège les plus vulnérables parmi les paysans et notre environnement.
Céline Depiesse
Mot de la directrice
2024 a également vu naître Teranga, notre maison de la transition agricole et alimentaire à Schifflange. Ce tiers-lieu, à la fois espace de formation, de mobilisation et de vie collective, est désormais un levier essentiel pour sensibiliser et engager la jeunesse luxembourgeoise autour de systèmes alimentaires durables et inclusifs. Son ouverture, son aménagement et son appropriation par les volontaires et les partenaires locaux sont de véritables réussites collectives.
En parallèle, nous avons poursuivi nos actions de sensibilisation citoyenne à travers des outils pédagogiques tels que les fresques Agri’Alim, des événements fédérateurs comme la Marche Gourmande Alternative ou encore le lancement du Festival AlimenTERRE au Luxembourg.
Mais cette année a aussi été traversée par une période d’incertitude liée à la réforme de l’Éducation au Développement lancée par le MAEE. Pensée pour moderniser les approches et favoriser de nouveaux partenariats, cette réforme a toutefois plongé de nombreuses structures, dont la nôtre, dans un flou important. Les remises en question profondes qu’elle a entraînées n’ont pas été sans effets : perte de visibilité, complexité administrative, inquiétudes sur le soutien institutionnel. Nous avons dû redoubler d’efforts pour garder le cap, maintenir nos engagements et préserver notre capacité d’action.
Dans ce contexte, notre mission de plaidoyer pour les droits des paysans est restée centrale. Le colloque du 19 avril, en partenariat avec l’Université du Luxembourg, a permis d’enraciner la Déclaration des Nations Unies sur les droits des paysans dans les débats académiques nationaux. La création du groupe de travail de l’ONU, avec à sa tête une alliée de longue date, renforce notre motivation à poursuivre ce combat.
Enfin, 2024 a ouvert un chantier interne majeur : celui de notre gouvernance, de notre organisation et de notre cohérence stratégique. Cette introspection nécessaire vise à garantir que SOS Faim reste un acteur agile, aligné avec ses valeurs, et capable d’évoluer dans un environnement en mutation rapide.
Je tiens à remercier du fond du cœur toute l’équipe, le Conseil d’Administration, nos partenaires de terrain, nos soutiens institutionnels et financiers, ainsi que chaque citoyen·ne engagé·e à nos côtés. Ensemble, nous faisons avancer, pas à pas, l’agriculture et l’alimentation vers plus de justice et de solidarité.
Delphine Dethier